Le massage permettrait de réduire l’agitation des personnes âgées atteintes de démence.
Le toucher comme moteur de développement social et affectif.
Notre peau, nos muscles et nos articulations sont parsemés de capteurs sensoriels (mécanorécepteurs et propriocepteurs) qui renseignent le cerveau sur la position de notre corps dans l’espace, de la forme et de la taille des objets dont on se saisit, ou de la texture et de l’inclinaison des surfaces sur lesquelles on marche.
Mais, par le toucher nous sont aussi transmises quantité d’émotions, de la colère à l’amour, en passant par la peur ou le dégoût, qui, par le truchement d’une communication non-verbale, viennent affecter nos relations sociales.
Des études utilisant la résonnance magnétique fonctionnelle (IRM) ont montré qu’un contact lent et doux serait essentiel pour permettre un développement social normal. Plus encore, certaines études mettent en évidence le fait que la stimulation tactile joue un rôle clé dans la maturation des circuits neuronaux.
La diminution du stress par le massage.
Des études expérimentales ont permis de montrer qu’un massage à pression modérée pouvait accroître l’activité vagale, baissant ainsi la fréquence cardiaque et la pression artérielle. Les effets physiologiques induit sont une baisse de la production de cortisol et de noradrénaline (hormones responsable du stress) et, corrélativement, une augmentation de la production de sérotonine (antidépresseur naturel du corps) et de dopamine (“hormone du bonheur”).
Ce genre de massage pourrait donc améliorer la condition de personne déprimée.
Le besoin d’être touché des personnes âgées
Le besoin d’être touché augmente avec l’age, d’une part, du fait d’une diminution des perceptions tactile, d’autre part, du fait de l’altération de l’image corporelle, de l’isolement ou du rejet et de la régression des personnes âgées. De fait, le toucher semble permettre d’améliorer l’estime de soi des personnes âgées et de les reconnecter émotionnellement avec leur environnement.
Chez les personnes âgées atteintes de démence, le toucher constitue un mode de communication verbal privilégié qui permet d’augmenter les interactions visuelles et le niveau d’attention entre le patient et le thérapeute. Par ailleurs, il ressort que le patient va rechercher un contact proche de ce qu’il a reçu dans sa petite enfance.
Les effets du massage sur l’agitation des personnes âgées atteintes de démence
Malgré la diminution des perceptions tactiles avec l’âge, celles-ci restent à peu près intact au niveau des bras, du dos de la main et des jambes. Ceci dit, pour des raisons psychologiques, le massage des jambes peut être perçu trop intime (donc négativement) par une personne âgée.
Les personnes âgées atteinte de démence ayant un taux de cortisol plus élevé que la moyenne, le massage pourrait avoir un effet bénéfique sur leur niveau de stress. Une étude montre ainsi que des massages de pieds répétitifs de 20 minutes réduit le niveau de cortisol salivaire chez des patients atteints de troubles cognitifs modérés. D’une façon générale, des massages de 45 minutes dispensés au moins 2 fois par semaines entraînent une diminution du niveau de cortisol salivaire.
Une autre étude conclut que le massage des mains (8 minutes par main) est l’outil le plus efficace pour soutenir cette approche, les mains représentant sans doute la zone du corps qui n’engendre pas de gène lorsqu’elles sont touchées par un étranger.
Cette article tire ses sources d'un article paru dans la revue Recherche en soins infirmiers, 2016/3 N°126, voir pour plus de détail: https://www.cairn.info/revue-recherche-en-soins-infirmiers-2016-3-page-7.html