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Per Henrik Ling: le père de la massothérapie moderne

Des origines de la massothérapie moderne

Les origines de la massothérapie: au XIXe siècle, l’influence de l’école suédoise pénètre les sphères médicales de la France et de la Grande Bretagne, annonçant l’émergence du “massage suédois”.

 

L’influence de la “gymnastique suédoise”

Si massage et gymnastique médicale appartiennent aux pratiques ancestrales de la médecine, c’est entre 1870 et la 1ère guerre mondiale qu’elles prennent tout leur essor.

 

Aux origines de la massothérapie moderne: l’école suédoise.

Initiée par le suédois Per Henrik Ling (1776 – 1839), la gymnastique suédoise va essaimer à travers l’Europe dans la fin de la première moitié du XIXe siècle. Pour cet escrimeur émérite, bien que souffrant de rhumatismes, et qui partage avec son complice chinois “Ming” une passion pour les arts martiaux, la notion de gymnastique est autant active, empruntée aux disciplines athlétiques de la Grèce Antique (course, saut, lancer…), que passive, par un type de massage qui va fonder les principes de la massothérapie contemporaine européenne (effleurages, pétrissage, percussions…), et plus précisément ce que l’on connait maintenant sous le nom de “massage suédois”.

La gymnastique suédoise inaugure l’idée de santé par la mobilité et insistant sur la recherche d’une posture adéquate du corps, afin d’éviter des traumatismes musculaires.

 

La “gymnastique suédoise” dans la sphère médicale européenne.

Dès les années 1840, en Allemagne, la “gymnastique suédoise” est invoquée comme solution aux maladies chroniques (Hugo Rothstein, Albert Neumann et Moritz Eulenburg). En France, Carl Georgii publie en 1847 la Kinésithérapie ou Traitement des maladies par le mouvement. En 1852, il publie en Angleterre The movement Cure, dans lequel il promeut une méthode faite de mouvements actifs, mais aussi de “mouvements indépendants de la volonté, reposant sur des stimuli prenant la forme de frictions, vibrations, pressions, percussions, ligatures, etc… dirigées sur les nerfs, les vaisseaux sanguins et les organes internes”, techniques que l’on retrouve dans le “massage suédois” contemporain.

En France, Napoléon Laisné fait part de ses expériences hospitalières, en rapportant que “cette gymnastique passive (…) qui s’est montrée si efficace à l’Hôpital des Enfants. (…) Ces effets mécaniques de pression, de frictions, de condensation, de distension des tissus (…) ont été mis à profit depuis longtemps dans le nord de l’Europe, pour la cure d’un grand nombre de maladies…”

 

De la légitimité du massage thérapeutique dans la sphère médicale.

Pourtant, très tôt bon nombre de médecins se montrent méfiant à l’égard de ces pratiques et cherchent à se les réapproprier dans ce qui est leur domaine réservé. En France, le professeur Georges Dujardin-Beaumetz essaye d’imposer le terme de “massothérapie”, pour réintégrer les pratiques initiées par Ling dans la sphère médicale. Un médecin viennois, le docteur Reibmayr, parle de “massage par le médecin”, dans un ouvrage paru en 1885. En Angleterre, William Murrell inaugure L’usage de “Massotherapeutics”…

En 1894, la très emblématique et très sérieuse revue médicale British Medical Journal publie un éditorial décriant l’immoralité de certains “établissements” de massage, dont l’activité ne serait pas toujours médical. Elle sera relayée peu après par l’ensemble de la presse britannique qui taxe les pratiques des masseuses et des masseurs de “prostitution déguisée”.

 

Les origines de la massothérapie moderne: institutionnalisation d’une pratique et naissance d’une profession.

En France, la création d’écoles de massage se fait dans la continuité de la loi de 1892 (qui réserve le monopole d’exercer la médecine aux docteurs), affirmant une tutelle médicale sur les auxiliaires médicaux: le massage est dès lors la responsabilité des infirmières, sous le plus strict encadrement des médecins.

En Angleterre, The Society of Trained Masseuses vient réglementer la profession de “masseuse”, qualification réservée à des infirmières qui reçoivent une formation spécifique, reposant sur des connaissances en anatomie, en physiologie et en pratique.

Une nouvelle profession apparait, reconnu même par les médecins, à l’instar du docteur Henry Hulbert qui déclare à la fin du XIXe siècle: “Il ne peut plus subsister de doute sur l’utilité du massage comme agent thérapeutique, et tous les efforts doivent être faits pour promouvoir ce moyen naturel de traitement des maladies, à la fois par le public et par la profession médicale”…

 

 

Cet article s'inspire largement de l'article Approche comparée des pratiques médicalesde “massage” et de “gymnastique”à la fin du XIXème siècle et au début du XXème siècle (Angleterre, France, Allemagne, Suisse)
par Grégory QUIN, publié dans HISTOIRE DES SCIENCES MEDICALES - TOME XLVIII - N° 2 - 2014.

 

 

 

 

 

 

 

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